Historique

UN PEU D’HISTOIRE : Qui peut ignorer aujourd’hui l’escrime ? Qui peut effacer de sa mémoire « les trois mousquetaires » et « d’Artagnan » ? Qui peut oublier les abordages des   pirates à coups de sabre ?   Qui peut occulter la série « Zorro » ou le film récent ? Vous avez au moins aperçu dans un film un duel à l’épée empreint d’honneur et de justice ! Ces images nous conduisent aujourd’hui à une réalité toute autre : les escrimeurs sont en tenue blanche « pure » et avec le visage « masqué » (pas celui de Zorro !). En fait, l’histoire de l’escrime commence en Chine et en Egypte il y a bien longtemps. L’escrime est reprise et développée par les Grecs, les Romains … L’escrime est même inscrite aux premiers Jeux Olympiques antiques. Puis l’escrime voyage à travers le temps et l’espace.   De nos jours, l’enseignement de qualité est toujours fort recherché...

l’escrime à travers les âges

À l’époque des Pharaons

Un bas relief a été retrouvé sur les vestige du temple de Médinet-habou (Haute-Egypte) construit par Ramsès lll en 1190 avant J.-C. Les armes sont mouchetées, les mains protégées et certains escrimeurs portent un masque. Toutefois, l’origine de l’escrime remonterait au 27ème siècle avant J.C en Chine antique.

les premiers jeux Olympiques en Grèce

L’hoplomachès (maître d’armes) enseignait l’hoplomachie qui figurait aux premiers jeux Olympiques en 776 avant J.-C. L’escrime était au programme des jeux olympiques de l’ère moderne en 1896. (Italiens et Français).

L’antiquité

Les combats de gladiateurs très cruels étaient appréciés des Romains. Le Consul Rutilius introduisit l’escrime militaire ou armatura en 648 avant J.-C. Les soldats doués étaient nommés doctores armorum, ils privilégiaient le coup d’estoc plus dangereux.

Le moyen âge, la chevalerie

L’écuyer recevait une longue formation au maniement des armes avant de recevoir l’adoubement qui faisait de lui un chevalier. Il disputait des combats singuliers pour la défense des faibles, des tournois ou des duels judiciaires ou ORDA DEI. (ordalie) Les techniques utilisées étaient rudimentaires mais efficaces. (Cf. FLOS DUELATORUM , Me TALHOFFER).

la Renaissance

Les italiens allégèrent l’armure rendue inutile face à une simple arquebuse; les armes sont plus légères et tenues d’une seule main. La
rapière inventée en Espagne devient l’arme du duel. Le coup de pointe, plus rapide, semble le plus meurtrier aussi.Cependant, cette technique demande apprentissage et maîtrise. Dès lors, des maîtres d’armes italiens s’expatrient en France et enseignent le maniement de la rapière grâce à l’appui de Catherine de Médicis et de son mariage avec Henri II. En 1567, l’école française prend son essor après l’autorisation de Charles IX de créer l’académie des maîtres d’armes. Les premiers traités au 16ème siècle sont l’oeuvre de Maîtres italiens. (Cf DE ANGELO) Le premier traité français de Henri de Saint Didier date de 1573.

Les temps modernes

Cette période s’écoule de la fin de la Renaissance, en passant par la Révolution et l’époque Empire. Jusqu’à la révolution, l’art du duel est un acte de bravoure et un
rituel sociétal. À la Révolution, l’épée est considérée comme un signe distinctif d’appartenance à l’aristocratie. Elle reste le symbole du pouvoir renversé. L’apparition des armes à feu, plus aisées à manipuler, sonne le glas du duel à l’arme blanche, excepté au sein de l’armée. Les progrès technologiques sont à l’origine de la disparition des
duels d’antan. Fin du 19e siècle, de nombreuses pièces de théâtre carricature le duelliste.

Le fleuret moucheté et le masque

Le fleuret apparaît au 17e siècle adopté par les Maîtres d’armes français. Le masque apparaît au 18e siècle et va permettre d’améliorer la technique et de constituer des phrases d’armes. Molière résume l’escrime dans le Bourgeois gentilhomme « donner et ne point recevoir ».

Les duels célèbres

Le Duel était monnaie courante, la monarchie dès le 16e siècle a cherché, avec plus ou moins d’efficacité, à l’interdire pour raison religieuse et raisons d’état. Il y eu des duels, dont certains sont restés célèbres. Au moyen âge, le duel entre SOTOMAYOR et le Chevalier BAYARD lors du siège de Gênes illustre la nécessité maladive de laver un affront et de respecter le code de l’honneur. Le coup de Jarnac, par exemple, devient l’expression d’une action imprévue. Il vient, après accord de Henri II, du duel célèbre de Guy Chabot seigneur de Jarnac qui porta un coup au jarret gauche et qui coûta la vie à François de la Châtaigneraie lors d’un duel le 10 juillet 1547.

Le duel des mignons reste encore dans toutes les mémoires. Par simple querelle amoureuse, tous les mignons du Roi s’entretuèrent place des vosges non loin du Louvre.
Plus tard, Cyrano de BERGERAC, capitaine des Cadets de Gascogne, passait la plupart de son temps sur le pré aux clercs à croiser le fer. Plus proche de nous, le duel entre le Marquis de Las Cuevas et Serge LIFARD qui en 1958 teint en haleine toute la presse métropolitaine de l’époque. En 1962, suite à un affront médiatique, M.Gaston DEFFERRE, député, provoquait en duel un jeune journaliste, M. RIBIERE, qui eu lieu près de Vernon dans la propriété personnelle de l’offensé.

Du duel au sport

Au lendemain de la défaite de 1870, le France (re)lance une méthode éducative permettant à ses armées de devenir performantes. Le soldat doit alors suivre un programme éducatif articulé autour de l’apprentissage des existentiaux militaires : la gymnastique, le tir, la boxe, l’escrime et l’usage de la baïonnette. Dès lors, des Cercles militaires se structurent, permettant ainsi la pratique de ces disciplines militaires. Des officiers se rencontrent, se toisent et s’affrontent selon des codes prédéfinis; c’est l’apparition de règlements permettant, en toute sécurité, le duel raisonné : l’assaut. Avec la loi de Waldec Rousseau, des clubs et cercles privés s’organisent et proposent l’enseignement de l’escrime dispensé par des Maîtres d’armes militaires en activité ou à la retraite. Le club d’escrime est né. La FFE voit le jour en 1906.

Les armes enseignées deviennent :

- le fleuret - arme d’estoc (le buste) ;
- l’épée - arme d’estoc (tout le corps) ;
- le sabre - arme d’estoc de taille et de contre taille (au dessus de la ceinture).

La compétition

Les compétiteurs ont des objectifs au niveau régional, national ou international. Pour les atteindre, ils travaillent à la salle avec le Maître et s’entraînent avec leurs partenaires.

L’escrime sport Olympique

Avec plus de 100 médailles Olympiques, l’escrime est le sport français le plus titré. De grands champions ont marqué notre histoire :

Lucien GAUDIN
Christian D’ORIOLA
Jean-Claude MAGNAN
Philippe BOISSE
Philippe RIBOUD
Philippe OMNES
Éric SRECKI
Jean-François LAMOUR
Jean- François DI MARTINO
Damien TOUYA
Laura FLESSEL- COLOVIC
Brice GUYART

Bibliographie : 

- «Duel» de Monestier ;
- «En garde» Me P.LACAZE ;
- «L’escrime de Théâtre» Me J.Promard ;
- «L’escrime de Duel» de G.Dubois ;
- «Les lois du Duel» de G.Dubois ;
- «Le duel à travers les âges» de G. Letainturier-Fradin ;
- «Théâtre Héroïque» de G. Letainturier- Fradin ;
- «Croiser le Fer» de Brioist, Drévillon, Serna ;
- «Le duel» de Billancois ;
- «Les épées» de J. Lhoste.

Adresses utiles :

www.escrime-ffe.fr
www.escrime-artistique.com
www.bourges-escrime-solo.com
www.ardamhe.free.fr

(Source documentaire : document réalisé par P. LEFORT, C.T.S NPDC en ligne sur le site Internet de la Fédération Française d'Escrime FFT.)